Mes Humeurs

Écrire pour voyager au pays des mots, des images, des émotions, des humeurs et des rêves.
J’écris avec mon inspiration ou guidée par les propositions des ateliers d’écriture de Marie.
Partager ce voyage, lancer une bouteille à la mer.
Prise dans les filets de la toile, peut-être souhaiterez-vous l’attraper, découvrir son contenu.
Vous aimerez ou pas, je ne saurai rien de vos découvertes, elles vous appartiennent déjà !

Si Dieu le veut

Si Dieu le veut,
Je marcherai droit devant,
la tête haute, fier de ce que je suis, ici et dans un autre ici.

Si Dieu le veut,
J’apprendrai les langues d’ailleurs,
je chanterai des mots nouveaux, je saurai lire les poèmes du vent.

Si Dieu le veut,
Mes enfants seront chez eux,
mes enfants seront de partout, mes enfants auront le rire au cœur.

Si Dieu le veut,
J’oublierai les cris,
j’aurai pardonné la haine.

Si Dieu le veut,
Si Dieu le voulait vraiment,
je n’aurais plus besoin d’espérer un jour différent.

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Jardin d'enfance

Jardin d'enfance

Le jardin des Vosges à Darney

Minuscule et triangulaire,
il termine la maison tout en longueur.
Ce morceau de terre et de goudron est la proue d’un paquebot qui s’étire vers le Nord,
il indique la direction du jardin potager,
celui des grands-parents qui bêchent,
taillent et récoltent après être partis de bon matin sur la route au-delà du cimetière.
Ce jardin-ci, tout petit, c’est le royaume des cousines,
chaque été, frais dans les ciels orageux des après-midis d’août.
Les pierres humides et moussues luisent au soleil grâce au sillage laissé par les escargots.
L’arbre central aux airs de champignons,
ses branches tombantes et feuillues nous protègent du regard indiscret des passants.
Les rosiers nous offrent notre bien le plus précieux :
ses pétales pourpre, rose clair et indigo aux senteurs acidulées et poudrées.
Ces fleurs,
pilonnées et mélangées dans nos écuelles ébréchées se transforment en soupes,
en onguents pour nos poupées blessées.
Petit bout d’enfance oubliée, un jour j’y reviendrai juste pour respirer.

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Être chez soi

Être chez soi,
c’est poser un pied nu sur les tomettes fraîches du couloir de l’entrée,
la maison de l’été aux murs de pierre épais,
boucliers protecteurs d’une chaleur immobile.

Être chez soi,
c’est gravir l’escalier qui mène au grenier,
soulever les couvercles des malles abandonnées,
jouer l’étonnement face aux trésors d’antan :
la dentelle de Mirecourt aérienne et jaunie,
un chauffe-plat musical aux émaux ébréchés dont les verts turquoise vous évoquent l’Indochine et le col de vison aux parfums de naphtaline.

Être dans sa chambre à soi,
c’est ne pas fermer la porte ;
les murs lavande, la commode en bois brut,
le lit, les fleurs séchées,
la boîte à musique et l’herbier ouvert à la page de la gentiane bleue :
cette chambre me reconnaît, son balcon sur le lac me laisse contempler d’un regard amusé l’atterrissage des canards,
ces chatoyants avions criards dans la brume du soir.

Être chez soi,
c’est là où l’on revient,
après les grands départs à pied sur les chemins,
après les nulle part dans l’avenir incertain,
après les jours que l’on pensait sans fin,
après les rencontres d’une nuit,
d’une vie,
la maison du retour, celle qui vous attend,
aujourd’hui ou toujours.

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Les couleurs du désir

Le désir est ocre
Il monte en toi comme la poussière que tes pas soulèvent,
emportés par la ronde rituelle de ta tribu.
Un désir de passage,
passer les portes du temps et de l’âge,
vers les terres au-delà des collines de bauxite.

Le désir est jaune,
Gorgé du soleil des soirs d’été brûlants,
des mimosas fleuris, sphères éphémères et fragiles encerclées par les flammes d’incendies dévorants.

Le désir est bleu,
Perdu dans l’azur de tes yeux,
dans les lacs turquoise aux scintillements subtils,
il diffuse doucement.

Le désir est rouge
De colère et de sang,
désir de violence,
désir écrasant,
il te ronge et te blesse,
te laissant vide et impuissant.

Le désir est blanc
Comme la page du cahier,
il chuchote les possibles,
il comble les trous de ta mémoire,
de ton histoire,
une note de musique sur deux temps.

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Là où je vis

Là où je vis,
Les orchidées saluent
Le soleil levant

Là où je vis,
Le chat ronronne
Au son de ma voix

Là où je vis,
Fredo très doux
Veille sur ma nuit

Là où je vis,
Les rires
Traversent les jardins

Là où je vis
La forêt
Envahit la cuisine

Là où je vis,
Un salon jaune
Comme un soleil

Là où je vis,
Ta présence
Dans chaque pièce

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