Mes Humeurs

Écrire pour voyager au pays des mots, des images, des émotions, des humeurs et des rêves.
J’écris avec mon inspiration ou guidée par les propositions des ateliers d’écriture de Marie.
Partager ce voyage, lancer une bouteille à la mer.
Prise dans les filets de la toile, peut-être souhaiterez-vous l’attraper, découvrir son contenu.
Vous aimerez ou pas, je ne saurai rien de vos découvertes, elles vous appartiennent déjà !

Arbre de vie

nature

J’étais celui qui enflamme les collines en hiver, pompons subtils et enivrants tapissant l’Esterel.
Mes feuilles aussi légères et caressantes que les taffetas des Dieux,
Le mistral avait beau souffler, rien ne cassait ni ne tordait mes branches et mon feuillage aérien.
Je puisais ma force dans les argiles ocre de Bauxite. Comment tant de rouge aspiré par ma sève pouvait-il illuminer le ciel de jaune éclatant ?
J’étais la puissance étincelante du massif aux jours de février.
Bien sûr, j’ai concédé quelques branches parfumées pour fleurir les chars de la promenade.
Bien sûr, j’ai imaginé avec nostalgie ces ramures foulées par les touristes pressés du Carnaval.
Mais comment imaginer l’impensable ?

Les brûlures mortelles de cet été, ces cendres et scories charriées par un souffle destructeur, cet embrasement comme un volcan qui éructe sur mes branches, tord et craque mon écorce, dont les pleurs s’évaporent avant d’avoir coulé.
Vient ensuite le déluge, pas un nuage, ni un orage des soirs d’été, non une douche, âcre, brutale, je distingue une lance, un casque, des gyrophares, des cris.

Et puis le silence, minéral, sans le chant des cigales, seuls les craquements de mon écorce refroidie résonnent dans la nuit.
Alors, j’écoute, patiemment et je sais : je suis vivant.

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Prends-moi la main

Prends-moi la main
Conduis-moi outre-mer
Loin des gris blancs laiteux, neigeux et froids
Par delà les brouillards opaques et sans espoir

Outre-mer,
Vers les turquoises limpides
Bercées des alizés doux, réguliers, légers Vers l’Indigo des eaux annonçant le cyclone
Vers les parfums fragiles des corolles empourprées

Ton regard d’outre mer ni de jade, ni d’émeraude
Ce jais bordé d’ivoire irradie ton pays
Le sourire de tes lèvres, la chaleur de ton cœur
Font oublier ton île aux multiples couleurs
C’est ton humanité qui m’a d’abord parlé
Outre-mer ou ici, tu restes à tout jamais,
Ma clarté, ma lumière
Mon éternité

Alors prends-moi la main Conduis-moi outre-mer

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Libre

nature
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Réveiller nos Etoiles

Ils sont posés là, le regard tendu vers l’ailleurs
Il est grand temps pour nous d’ouvrir les yeux
Ils cherchent une terre, un accueil
Il est grand temps pour nous d’ouvrir nos maisons
Ils gardent en eux la peur, les cris
Il est grand temps pour nous d’ouvrir nos bras
Ils ont laissé là-bas des parents, des amis
Il est grand temps pour nous d’ouvrir nos cœurs
Se laisser envahir d’espoir, de courage et de vie
Il est grand temps pour eux de réveiller nos étoiles

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Sens Interdit

sens interdit

La journée s’était déroulée comme d’habitude,
A un détail près
Ce soir, derrière la porte interdite, il avait vu, au-delà, entre les barreaux
Il avait vu filtrer la lumière apaisante des soirs d’été
Il avait vu le fleuve, le scintillement de l’eau
Il avait vu le frémissement des saules bercés par la brise
Il avait vu les canards longer la rive et se laisser glisser
Il avait vu les branches d’arbre englouties par les tourbillons
Il avait vu
Tout serait différent
Il savait qu’un monde existait malgré les interdits
Il savait qu’un monde l’appelait, quelque part
Il savait qu’un monde l’attendait
Il savait la journée de demain, le sens qu’il pourrait lui donner.

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