Mes Humeurs

Écrire pour voyager au pays des mots, des images, des émotions, des humeurs et des rêves.
J’écris avec mon inspiration ou guidée par les propositions des ateliers d’écriture de Marie.
Partager ce voyage, lancer une bouteille à la mer.
Prise dans les filets de la toile, peut-être souhaiterez-vous l’attraper, découvrir son contenu.
Vous aimerez ou pas, je ne saurai rien de vos découvertes, elles vous appartiennent déjà !

Trois images un récit

C’était peu de choses,
Te regarder me sourire dans ta robe fleurie
Toi, délicatement posée sur cette dentelle ajourée
Tu sublimais les orchis blancs au parfum suave des dimanches étirés.

Il n’avait pourtant rien dans sa poche,
Celui qui était venu te chercher.
Main dans la tienne, vous regardiez ensemble cet horizon étal, les bleus poudrés des ciels de fin d’été.
Vous marchiez sur le tapis de corde, plantes de pieds protégées des galets de méditerranée,
Son autre main refermée sur un caillou, talisman des voyages sans retour.

Autant dire que je n’ai rien vu quand tu n’es pas rentrée.
J’ai attendu tes signes au milieu des nuits noires,
Hiéroglyphes gravés par les phares fuyant sur les bitumes détrempés.
Rien pour me consoler.

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je te dirai

Je me souviens de ce dimanche après-midi : le 25 février 1907
La place du village, dans nos terres de Bretagne, je t’ai enlacée, promesse d’un retour
Demain le départ, malgré tout, malgré toi
La charrette vers Binic, l’arrivée au port

Je ne te dirai pas l’embarquement, nous étions trente-trois matelots portés par les huées joyeuses de la foule en fête. Nous étions trois novices étonnés par ces hommes déjà ailleurs par leur regard et si présents dans leurs gestes précis : dénouer les amarres, hisser les voiles, tendre les drisses, tourner, virer, courir sur le pont.

Je ne te dirai pas la traversée, les nuits toujours plus longues dans cette immensité noire.

Je ne te dirai pas les bruits, les craquements de la coque prête à rompre.

Je ne te dirai pas le hurlement du vent à rendre fou les hommes.

Je ne te dirai pas notre silence dans le vacarme, guettant les avaries, la peur d’être choisi pour descendre une voile, monter en haut du mât.

Je ne te dirai pas les premiers rivages, nous pris dans les glaces si loin de notre village, la goélette immobilisée puis la pêche : remonter le poisson, ébarber, vider, saler, faire sécher.

Je ne te dirai pas cette odeur putride et poisseuse, entre viscères et sel, qui nous poursuit nuit et jour et ne nous quitte plus.

Je ne te dirai pas nos mains crevassées et nos pieds gelés.

Je ne te dirai pas l’eau de vie qui coule à flots, enivre et libère la violence des hommes.

Je te dirai la fierté des pêches abondantes et du travail accompli.

Je te dirai les chants des marins dans la brise étoilée.

Je te dirai l’espoir d’en retourner un jour.

Je te dirai

Un jour je reviendrai, nous irons ensemble par les chemins fleuris loin des mâts, des tonneaux, des froids.
Nous irons main dans la main parcourir les océans du cœur.

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Souffle

La lumière de la côte, scintillante, un océan couvert de milliers de lucioles de mer et de ciel
Etoiles posées sur les vagues bleu profond, ourlées de blanc par une écume discrète.
Seuls quelques voiliers troublent la surface, ils passent, silencieux, taches orangé, bleu, crème ou noire imprimées sur l’horizon.
Les mouettes, goélands, cormorans se disputent les avancées rocheuses, à l’affut d’une proie marine ou de miettes terrestres abandonnées par les promeneurs.

Le vent se lève enfin
Il charrie les embruns salés et collants
Il chuchote l’histoire des marins, des sirènes, des baleines
Il emporte les senteurs : parfum des immortelles, des giroflées maritimes et des dunes d’oyats
Il soulève ton foulard bariolé, étendard de vie, de joie, de liberté
Il gonfle de fierté les voiles, les spis, les drapeaux du port
Il souffle les musiques, cornemusier solitaire des criques de sable, flonflons des bals des soirs d’été, techno des fêtes nocturnes dans les champs alentour, comptines des enfants sages
Le vent pour balayer les peurs, les cris, le passé et l’avenir
Le vent souffleur de vie.

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Île

Île pour elle
Île pour toi
Île pour l’humanité
Île du bout du monde en méditerranée
Île de consolation ou de désillusion
Dans leurs voyages exodes, échoués sur tes plages, ils ont cherché si fort
Les lumières d’espoir de tes phares, de tes hommes, pour oublier leurs morts.

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Toi

Toi si loin,
Toi dans ma vie
Toi dans mon cœur
Toi dans mes gestes
Toi dans nos blagues
Mais toi si loin

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